Est-ce que la guerre est la bonne solution pour résoudre les problèmes ?

La guerre « n’est jamais un moyen approprié de résoudre les problèmes qui surgissent entre les nations », a déclaré Mgr Urbanczyk, ajoutant : « Quand elle éclate, la guerre devient un massacre futile ». C’est pourquoi, a-t-il expliqué, l’une des fonctions « essentielles » de la diplomatie est d’ « encourager le dialogue entre les États et de promouvoir leur compréhension mutuelle comme moyen de règlement des différends ».

Mgr Janusz S. Urbanczyk, Représentant permanent du Saint-Siège, s’est adressé à la 886ème Réunion extraordinaire du Forum pour la coopération en matière de sécurité à Vienne, le 30 mai 2018, sur le thème : « Centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale. Message pour le contexte de sécurité actuel ».

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Le représentant du Saint-Siège a conclu en déclarant que « le travail de construction et de consolidation de la paix n’est pas seulement un souhait, mais une véritable obligation morale, un engagement sérieux et urgent, une obligation et une responsabilité sacrées qui incombent à tous les hommes et les femmes du monde, mais surtout les gouvernements et les organisations internationales. »

Voici notre traduction de la déclaration de Mgr Urbanczyk.

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HG

Déclaration de l’évêque Janusz S. Urbanczyk.

Monsieur le Président,

Ma délégation voudrait exprimer sa sincère gratitude à la présidence slovène du FSC pour avoir organisé, dans le cadre du Forum, une session extraordinaire à l’occasion du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale. Ce conflit, qui a reconfiguré le visage de l’Europe et du monde entier, nous rappelle à tous, peut-être plus que jamais à l’heure actuelle, l’urgence de la paix, une paix d’une importance indéniable pour toute l’humanité et pour laquelle le Saint-Siège travaille sans relâche. Permettez-moi également de remercier les orateurs pour leur précieuse contribution à notre débat.

La Grande Guerre a ouvert les yeux à tous sur le fait simple et immuable que la guerre est un fléau et qu’elle n’est jamais un moyen approprié de résoudre les problèmes qui surgissent entre les nations. Cela n’a jamais été et ne le sera jamais, simplement parce que la guerre crée inévitablement des problèmes nouveaux et encore plus compliqués. Quand elle éclata, la guerre devient un massacre futile, une « aventure sans retour qui met en péril le présent de l’humanité et menace son avenir » (1).

Parlant du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, Sa Sainteté le Pape François a mis en lumière deux leçons à tirer des cendres de ce conflit (2). Premièrement, cette paix n’est pas construite en se vantant de la puissance du vainqueur sur les vaincus. Les actes d’agression futurs ne sont pas découragés par la loi de la peur, mais par le pouvoir de la raison calme qui encourage le dialogue et la compréhension mutuelle comme moyen de régler les différends (3). Deuxièmement, cette paix se consolide lorsque les nations peuvent discuter sur un pied d’égalité. Ce concept a été exprimé il y a cent ans par le Président des États-Unis d’alors, Woodrow Wilson, qui a proposé la création d’une ligue générale des nations, fournissant une base théorique à ce que nous appelons maintenant la diplomatie multilatérale.

Encourager le dialogue entre les États et promouvoir la compréhension mutuelle en tant que moyen de régler les différends est l’un des éléments essentiels de la diplomatie. La diplomatie est un art qui a toujours été stimulé par le besoin de paix et de paix véritable. Parce que « la paix n’est pas seulement l’absence de guerre, elle ne peut se réduire au maintien d’une relation de forces entre ennemis. Elle est plutôt fondée sur une compréhension correcte de la personne humaine et exige l’établissement d’un ordre fondé sur la justice et la charité. La paix est le fruit de la justice (Esaïe 32:17), comprise au sens large comme le respect de l’équilibre de chaque dimension de la personne humaine. La paix est menacée quand l’homme ne reçoit pas tout ce qui lui est dû en tant que personne humaine, lorsque sa dignité n’est pas respectée et que la vie civile n’est pas orientée vers le bien commun. La défense et la promotion des droits de l’homme sont essentielles à l’édification d’une société pacifique et au développement intégral des individus, des peuples et des nations » (4).

Pour terminer, je voudrais souligner que le travail d’édification et de consolidation de la paix n’est pas un simple souhait, mais une véritable obligation morale, un engagement sérieux et urgent, une obligation et une responsabilité sacrées qui incombent à tous les hommes et à toutes les femmes du monde, mais surtout à Gouvernements et organisations internationales. À cette responsabilité urgente et à cette obligation sacrée, le Saint-Siège s’est engagé, conscient des responsabilités qui découlent de son rôle souverain et indépendant sur la scène internationale. Comme l’a dit le pape Benoît XV pendant la Première Guerre mondiale, « le pape n’est d’aucun côté ». Au contraire, le Saint-Siège est à l’appui de la paix et de la justice entre les États.

Merci, M. le Président.

1 Cf. Compendium de la doctrine sociale catholique, n° 497.

2 Discours de Sa Sainteté le Pape François aux membres du corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège pour l’échange traditionnel des vœux du Nouvel An, 8 janvier 2018.

3 Cf. Jean XXIII, Encyclique Pacem in Terris, 11 avril 1963, p. 90.

4 Recueil de doctrine sociale catholique, No 494.

© Traduction de Zenit, Hélèneginabat