Alors qu’une enquête menée par Monster.fr révèle qu’environ 1 employé français sur 10 ne soutient pas ses collègues, le psychologue allemand Heidrun Schüler-Lubienetzki estime qu’environ 5 à 10% des salariés présentent effectivement des personnalités toxiques. Les personnages peuvent donner naissance à leurs victimes un réel déclin de l’estime de soi, le stress continu et même conduire à l’épuisement.
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Le témoignage de Marie, un cadre contractuel dans un ministère
Pour Marie, 31 ans, les choses ne se sont pas passées heureusement jusqu’à présent. La jeune femme a dû faire face aux attaques d’un de ses collègues, âgé d’environ 50 ans, qui n’était pas son superviseur direct. « C’était quelqu’un qui avait eu une grande expérience à l’étranger et s’est trouvé très frustré par son poste à Paris. Peu à peu, il a essayé de s’emparer de certains de mes dossiers qui s’intéressaient plus à lui. Il a utilisé un ton miellé en me demandant de me remettre. Je marchais constamment sur des oeufs pour ne pas aller à l’affrontement », dit la jeune femme. Rapidement, elle décide de parler à son supérieur de la situation, craignant que la relation ne se détériore. Ce dernier ne tient pas compte de ses remarques et la situation s’est aggravée.
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« Un jour, j’ai reçu un courriel à 2h du matin dans lequel mon collègue m’a dit que si je passais tant de temps à mon travail, c’était parce que ma vie personnelle n’avait aucun sens. Qu’il était un gestionnaire bienveillant et que s’il y avait des tensions, c’était ma faute », poursuit-elle. Le lendemain matin, la jeune femme fond en larmes dans le bureau. Mail à l’appui, Marie verra à nouveau son chef, qui, encore une fois, n’agit pas.
« Il m’a demandé de me mettre à sa place, que c’était difficile pour lui et que je devais faire mon dos. Je lui ai dit que c’était hors de question, que j’attendais des excuses. » La jeune femme a alors mis en place différentes stratégies afin de ne pas être en contact avec son collègue en évitant les dossiers communs et en restant neutre et éloigné autant que possible. « J’étais aussi le brosser dans la direction des cheveux en lui transférant des fichiers directement là où je lui ai dit qu’il était plus compétent.
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Marie ne peut pas compter sur ses autres collègues, qui semblent voir le problème tous les deux jours. « J’ai l’impression qu’il a vampirifié beaucoup de personnes dans l’équipe. Il peut être amical, séduisant ou mentor auprès des jeunes. C’est ce qu’il a essayé de faire de moi après. Je sens que je dois être constamment prudent, cela me prend beaucoup d’énergie et je trouve personnellement que toute l’équipe souffre de cette mauvaise atmosphère dégradée » confie-t-elle.
En ce qui concerne le département RH ? Les fonctionnaires étaient bienveillants, mais lui expliquèrent qu’il n’y avait que deux solutions : soit accepter la situation, soit déposer une plainte, mot contre mot. « Je ne voulais pas devenir le mouton noir », explique Marie, qui a depuis postulé à travailler dans un autre ministère en prenant soin de choisir sa prochaine n 1. « J’ai essayé de bien sonder sa personnalité pour m’assurer qu’elle ne se sentirait pas menacée », explique le jeune femme qui essaie de percevoir cette mauvaise expérience comme un gain pour l’avenir.
Les trois personnalités toxiques les plus dangereuses
Auteur d’œuvres Reconstruire après un burnout et retour au travail (InterEditions, Leducs), sociologue et consultante HR Sabine Bataille nous expose les trois personnalités les plus dangereuses du monde du travail et les comportements à prendre pour se protéger d’elles.
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Le pervers narcissique
Profil : C’est celui qui est capable de faire que l’autre fasse ce qu’il n’aime pas. Manipulateur, il essaie de détruire tout ce qui est bon dans sa victime pour se nourrir parce que, tout en faisant une forte impression avec les autres, il n’est en fait qu’une coquille vide. Le pervers narcissique exercera une influence inconsciente sur sa victime qui sera forcée de répondre à ses injonctions paradoxales. Il anime toute la sphère intime et personnelle, puis passe à une autre cible une fois qu’il a atterri sa victime. C’est sans aucun doute le profil le plus dangereux.
L’ attitude à adopter : « Ne supposez pas que c’est à vous de résoudre le problème, car cela vous prendra de l’énergie folle. Ouvrez vos antennes et commencez par analyser ce que vous ressentez à propos des remarques de l’autre. Demandez-lui de les reformuler afin de ne pas rester dans la rumination ou l’auto-interprétation. C’est d’autant plus important que ce type de personne multiplie les contradictions. Faites-le de préférence en public, parce que le pervers narcissique s’engage à détruire les liens sociaux de ses victimes. »
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Le harceleur
Profil : Il s’agit de la personne qui sera en permanence sur votre dos. Il espionne le moindre de vos gestes et vous mettra dans l’inconfort. Une personne ayant une faible estime de soi se sentira alors obligée de travailler de plus en plus, tout comme un perfectionniste cherchant à être reconnu. Le harceleur justifiera sa posture en faisant valoir qu’il avait effectivement raison de demander davantage parce que sa victime n’avait pas encore tout donné.
Attitude à adopter : « Le problème avec les harceleurs est que leur mode de fonctionnement est subtil. La relation commence d’abord en mode lune de miel, puis petit à petit, viendra de fausses notes. Nous devons essayer de réagir très rapidement pour arrêter immédiatement la relation. Il est important de recueillir des preuves et d’avertir les autres d’une manière très factuelle. Il n’y a en réalité que deux façons d’agir : d’abord par levier hiérarchique, puis par levier légal »
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Le paranoïaque
Profil : Les paranoïaques sont des personnes malades qui les font voir dans toutes les couleurs de la terre. Ils feront tout pour prouver qu’ils ont raison, et prendront la volée dans les moindres détails. Ce sont des adversaires difficiles à identifier, car ils peuvent également tomber dans le profil du harceleur. Dans , face à un paranoïaque, il est possible de douter de soi-même en pensant que les problèmes viennent de nous.
L’ attitude à adopter : « Assurez-vous que c’est son problème, et absolument pas le vôtre. Vous devez également prendre vos responsabilités en décidant de ce que vous voulez faire de cette relation. Il est bon d’être reconnu comme victime, mais cela ne doit être que temporaire. Vous devrez alors vous reconstruire, et ce temps sera d’autant plus long que la durée de la relation a été importante. »
Quelques conseils valables pour toutes les situations
Rappelez-vous que vous n’êtes jamais marié à un collègue !
Ce n’est pas à vous de traiter tous les malades sur terre. Passez votre chemin dès que vous sentez que vous êtes confronté à une personnalité vénéneuse.
-N’ essayez pas de rationaliser ce qui vous arrive en trouvant des excuses aux gens qui vous harcelent.
— La meilleure façon de vous protéger des personnes toxiques est de cultiver votre joie de vivre. Certes, comme le dit Christophe André, nous ne sommes pas tous nés avec la même capacité au bonheur. Mais ça marche ! Alors ne nourrissez pas vos relations avec des personnes négatives.
– Avertissez votre hiérarchie dès que possible.
-Conservez précieusement des preuves écrites des attaques et de vos rapports.
-Utiliser des leviers légaux en cas de situations graves. Soyez prêt à aller jusqu’à la fin de votre approche. Pour cela, n’attendez pas trop longtemps avant de réagir, sous peine de ne plus avoir l’énergie nécessaire.
N’ ayez pas honte ou peur de démissionner. La démission n’est pas un acte de lâcheté, au contraire. C’est une forme de confiance en soi.
-Pour vous donner du courage, pensez que le marché du travail est favorable, surtout chez les cadres, car il n’y a que 3,5 % de chômage dans cette population.
-Lorsque vous prenez un poste, assurez-vous d’interroger l’équipe pour vous assurer que vous ne vous retrouvez pas sur le même type de profil.
@Paojdo
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